Vers une définition…
Emotion est un nom féminin qui vient de émouvoir, d'après l'ancien français « motion », mouvement.
Le dictionnaire Larousse la définit comme :
1. Trouble subit, agitation passagère causée par un sentiment vif de peur, de surprise, de joie, etc.
2. Réaction affective transitoire d'assez grande intensité, habituellement provoquée par une stimulation venue de l'environnement.
L’émotion en psychologie peut être définie comme « un état psychologique complexe qui implique 3 composantes distinctes : une expérience subjective, une réponse physiologique et une réponse comportementale ou expressive. » (Hockenbury et Hockenbury, 2007).
On distingue l’émotion, les sentiments et l’humeur.
Les émotions
Les émotions sont utiles, elles sont un signal qui nous permet de réagir à un besoin qui n'est pas satisfait.
Une émotion est brève, elle dure moins de 90 secondes.
Si je retiens mes émotions, si je les réprime, elles vont se transformer et persister Par exemple, la colère va se transformer en haine, la peur en panique, et la tristesse en dépression. Au contraire, si personne ne m'empêche d'exprimer mes émotions, alors, au bout de 90 secondes, je vais beaucoup mieux.
Les émotions permettent de coopérer rapidement et d’adopter le bon comportement.
Les émotions se caractérisent surtout par leur immédiateté. Elles sont le système d’alarme et de survie de l’organisme.
Les émotions sont donc relativement intenses et s’accompagnent d’une activation des systèmes nerveux végétatif et hormonal.
Les évènements importants, surtout si on ne s’y attendait pas, provoquent des émotions.
Les sentiments
Une fois que nous avons compris ce qui s’est passé et pourquoi nous nous sentons de telle ou telle façon, nous parlons de sentiments et non d’émotions.
Les émotions correspondent au corps tandis que le sentiment fait davantage référence à la tête.
Pour avoir un sentiment, il est nécessaire de penser à ce qui s’est passé (évaluer l’émotion) et de réfléchir à la façon dont nous nous sommes comportés. C’est ainsi que nous commençons à l’élaborer sur le plan psychologique.
L’émotion implique une manifestation corporelle. Le sentiment se traduit
Le sentiment serait aussi ce qu’il “reste” de l’émotion au niveau cognitif.
En fait, l’une des principales différences entre émotions et sentiments est que le sentiment se développe petit à petit : il peut se modifier et être présent pendant des jours, des semaines, des mois et même des années.
Un sentiment dure dans le temps, c'est un état affectif durable et complexe, qui se situe au niveau au niveau mental (cortex) et non émotionnel (système limbique).
L’humeur
En arrière plan de ces mouvements émotionnels incessants, l’humeur est comme notre station météorologique interne.
Elle associe notre activité sur le plan émotionnel physique, nos pensées, nos perceptions et notre fonctionnement, pour donner une tonalité.
Elle est donc le concentré de notre ressenti général, plus ou moins confortable ou désagréable.
Elle est aussi soumise à des régulations physiologiques (hormones…).
Chacun de nous ressent des fluctuations d’humeur normales.
La raison d’être de l’humeur n’est pas toujours spécifiquement déterminée.
Les émotions sont naturelles
Les émotions, on en a tous, elles ont chacune le droit d’exister et de s’exprimer.
En effet, si vous ressentez quelque chose, c'est que votre cerveau cherche à vous envoyer un message.
Il est donc important de savoir de quoi il s’agit !
Les émotions sont présentes chez les animaux, le point de vue évolutionniste nous montre que ces processus ont favorisé, globalement, la survie de l’espèce.
De façon générale, l’émotion :
- met notre corps en mouvement.
- est une réaction physiologique instantanée, un réflexe.
- fait suite à un stimulus de notre environnement capté par nos 5 sens.
- est générée par le cerveau limbique (ou cerveau émotionnel).
- n'est pas raisonnée, elle n'obéit à aucune logique.
- ne dure pas dans le temps.
Mis à part les réflexes élémentaires, tout comportement se caractérise par ces trois composantes : pensées, émotions, action.
Ainsi, pendant que vous me lisez, vous percevez et traitez des informations, vous produisez des cognitions (pensées, images mentales, souvenirs…) ; vous ressentez des émotions (intérêt, curiosité, satisfaction) ; vous adoptez une attitude corporelle, vous bougez les yeux et peut-être la tête...
Les émotions sont adaptatives
C’est à dire qu’elles nous permettent de rétablir des équilibres.
« Se mouvoir vers » est une mise en tension pour agir et rétablir un équilibre.
Elles s’activent lorsqu’on perçoit une différence entre la réalité et nos attentes. La frustration entre ces deux composantes génère des émotions.
Les émotions ont cinq dimensions
1. les sensations dans votre corps,
2. la nature de l’émotion,
3. l’intensité de l’émotion,
4. les pensées (ce que vous vous dites),
5. les actions (ce que vous avez envie de faire).
D’où viennent les émotions?
Il est fort probable que les émotions ont permis aux hommes de mieux s’adapter dans leur environnement, de survivre et de se reproduire.
Par ailleurs, on observe que les gens, qui souffrent de lésions cérébrales et se retrouvent privés de leur capacité de discernement émotionnel, finissent dans une errance socio-affective, car ils ne sont plus capables de s’adapter avec fluidité et flexibilité dans leurs vies.
L’idée est de comprendre nos émotions, en tenant compte d’une perspective anthropologiste et évolutionniste
Nous sommes une vieille espèce. Cela fait 65 millions d’années qu’on existe, 10.000 ans de sédentarité, 2 siècles d’habitat dans des villes, 1 siècle d’usines, et 50 années de révolution numérique avec les ordinateurs.
Qu’est ce que cela implique ?
Cela implique que ceux qui ont réussi à survivre à tous ces changements, à évoluer, à s’adapter ont, dans leur patrimoine génétique, des détecteurs spécifiques de dangers.
En effet, les dangers auquel on faisait face il y a 30.000 ans étaient des dangers de vie ou de mort. Les enjeux étaient donc différents des nôtres. Cependant, nos moyens d’agir et de réagir sont restés instinctivement similaires.
On a donc en permanence un détecteur, tel un baromètre interne, qui nous permet de repérer lorsqu’on se trouve face à un danger réel, potentiel ou imaginaire, peu importe : le détecteur s’active.
Et ce baromètre, ce sont nos émotions.
Pourquoi les émotions sont utiles ?
Nos émotions dépendent de la situation, des pensées, de nos actions et de l’état de notre corps.
Nos émotions ont une fonction de survie.
Nos émotions ont pour vocation de libérer tout un tas de messages chimiques vers nos organes, notre cerveau et nos muscles, pour nous permettre d’agir et de revenir à un équilibre rapide.
Elles nous permettent :
- d’agir
- de survivre
- de prendre des décisions
- de communiquer
Toutes les émotions sont utiles !
Nos émotions, notre ressenti sont le résultat direct de nos pensées, elles naissent dans notre tête.
Le fait de ressentir ou d’éviter de ressentir conditionne nos actions.
Dans notre société, les émotions ne sont pas valorisées.
Elles sont bien souvent considérées comme un signe de faiblesse. L’idée serait qu’on est censé contrôler nos émotions.
Ceci n’a pour moi aucun sens !
Nous l’avons vu plus haut, chaque émotion est utile : une émotion, c’est une manifestation corporelle, qui nous permet d’agir afin d’assurer notre survie.
Si nous n’avions pas d’émotion, nous n’en serions pas là aujourd’hui !
C’est ce qui a permis à l’humanité d’éviter les dangers, de créer des communautés, de se reproduire.
C’est un mécanisme-clé, qui a pour fonction de guider nos comportements.
Si on essaie de faire sans, cela revient à nous couper automatiquement de nous–mêmes. L’expression faciale de nos émotions nous permet d’exprimer tout un tas de chose ; dans notre vie publique, intime et professionnelle ; sans elles, on serait donc un peu perdu.
Evidemment, se déconnecter de soi, de son ressenti, mettre à la porte nos messagers est profondément néfaste pour la santé physique et psychique !
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