top of page
lauredeficquelmont

J'ai peur : Les phobies spécifiques

Dernière mise à jour : 20 nov. 2022




La phobie est un trouble anxieux

Les phobies appartiennent à la famille des troubles anxieux. L’émotion principale sous jacente est donc l’anxiété.


Différents types de phobies

On distingue 5 types de phobie spécifique :


1- Animal ( insectes ...)

2- Environnement naturel ( l'eau...)

3- Sang injection accident

4- Situationnel (les hauteurs ...)

5- Autre type : s’étouffer, vomir, contracter une maladie


Une des caractéristique des phobies c’est qu’elles peuvent s’appliquer à tout et n’importe quoi.

Il existe donc un nombre infini de phobies !



Une peur persistante et excessive


La phobie est la peur irrationnelle d’une situation ou d’un objet objectivement non dangereux. Il s’agit d’une peur persistante et intense déclenchée par la présence ou l’anticipation de la confrontation à un objet ou une situation spécifique. Mais tandis que la peur joue un rôle essentiel pour la survie, la phobie constitue une réaction inadaptée qui nuit au fonctionnement de la personne.


La plupart des phobies sont l’amplification d’un sentiment normal c’est a dire une maximalisation des sensations que la majorité des personnes ressentent.


Pour parler d’une phobie plutôt que d’une simple crainte, la peur doit nuire au fonctionnement de l’individu ou créer une détresse vraiment importante


Des évitements


Lorsque vous souffrez de phobie, votre peur ne peut s’expliquer ni se raisonner : c’est une réponse émotionnelle automatique qui échappe à votre volonté et vous conduit souvent à éviter les situations redoutées. Vous n’arrivez pas à contrôler votre comportement d’évitement.

L’évitement est la caractéristique majeure des phobies. Toutes les personnes qui souffrent de phobie cherchent à éviter et aménagent parfois tout leur quotidien en fonction de la phobie.

Et lorsque vous ne pouvez éviter et que vous êtes confrontés à votre objet de peur, vous cherchez à tout prix à fuir la situation.


Une anticipation anxieuse


La crainte de se retrouver face à l’objet phobogène est présente en toile de fond. Souvent une anxiété d’anticipation se développe, pouvant générer une grande détresse.


Des attaques de panique


Vos réactions de peur surviennent de façon automatique.

Parfois, la réaction de peur intense peut être déclenchée par le seul fait d’imaginer être en présence de l’objet phobique. Quand il y a phobie, la peur peut être intense au point de rendre un individu non fonctionnel et même de déclencher une attaque de panique (AP) qui peut se manifester par une accélération de la respiration, des palpitations, des sueurs, des tremblements, des vertiges jusqu'à la peur de mourir.


Le scenario catastrophe


Les phobies sont toujours associées à un scénario catastrophe. Il s’agit d’une suite de pensées et d’images représentant des scènes effrayantes qui nourrissent la peur. Il s’agit de prévisions pour vous et votre futur. Ces scénarios sont façonnés par votre histoire personnelle mais se retrouvent souvent assez similaires chez d’autres personnes qui partagent votre phobie.


Une souffrance et un handicap parfois important


Si vous avez la phobie de autruches mais que vous habitez dans une grande ville française il est peu probable que cette phobie vous incommode réellement et en général vous ne cherchez pas à traiter cette phobie.

En revanche on peut aisément imaginer l’handicap majeur que peut être une phobie des pigeons ou des transports en commun dans une ville comme Paris


D’autre part il arrive que on assiste à un phénomène de généralisation c’est à dire que votre phobie qui était au départ circonscrite à un objet puisse s’étendre à plusieurs objets ou situations qui revêtent des caractères similaires à votre peur initiale.

EX : la peur des voitures devient la peur de tout ce qui roule (trottinette, moto, vélo, bus, train, métro, caddie...) de plus en plus de situation devenant donc anxiogène pour la personne et rendant le quotidien presque insurmontable.


En effet, les aménagements pour éviter l’objet ou la situation prennent un temps important pouvant gâcher la vie sociale professionnelle et personnelle de celui qui en souffre.

Il arrive aussi que plusieurs phobies s’associent ne laissant aucun répit pour la personne qui en souffre.

Ainsi la gravité d’une phobie tient avant tout à la fréquence à laquelle on est exposé à la source de la peur ainsi que l’intensité de la peur et les souffrances associées.


Des stratagèmes et conduite contra - phobique


Par honte de leur phobie et pour dissimuler la source des peurs certaines personnes en viennent à utiliser des stratégies. Ces stratégies sont appelées « contra-phobiques».

Ces conduites peuvent êtes très variées du porte bonheur à la prise de substance en passant par l’anticipation constante, la prévision et le contrôle.



Pourquoi vous ?


20% de la population française souffrirait de phobie.

Extrêmement fréquente la phobie peut être difficilement remarqué par les proches lorsque vous évitez systématiquement les situations ou utilisez des stratégies d’adaptation.


De nombreuse hypothèses tendent à explique le genèse le développement et le maintien des phobies. Aucun facteur ne semble prépondérant dans la constitution des phobies. Différents facteurs s’entremêlent. Vous trouverez ci dessous certains d’entre eux.


Des facteurs génétiques biologiques, phylogénétiques sont évoqués dans la genèse des phobies


Une des hypothèses de la genèse des phobies serait une prédisposition biologique à certaines phobies liées à un instinct ancestral de survie. Certains dangers pour nos ancêtres (animaux, hauteur, vide, inconnu obscurité…) seraient inscrit dans notre évolution. Cependant si la peur est normale et protectrice, la phobie elle est exagérée et survient en l’absence de danger réel.


Un apprentissage social : Les peurs ne sont pas toujours acquises par expérience directe. Elles peuvent résulter d’un apprentissage par imitation. Les parents les amis, la famille sont souvent des modèles importants. Le fait de voir des gens ressentir de la peur va influencer notre représentation des objets et des situations. Le contexte familial est très important dans la genèse d’une phobie. L’enfant apprend un grand nombre de comportements auprès de ses parents. Et il aura tendance à reproduire le même type de comportement dans une situation similaire.

Le discours, la gestuelle et les mimiques, l’expression faciale auront aussi leur importance, les anecdotes, les commentaires, les histoires familiales, l’évocation de fait divers terribles peuvent avoir un impact direct sur le développement de la phobie.

L’évitement peut également être appris comme une réponse à avoir face à certaines situations ou objet.


Le contexte culturel peut aussi être déterminant dans le type de phobie


Facteurs déclenchant


On retrouve parfois une confrontation traumatisante directe avec un objet une situation (se faire mordre par un chien, tomber d’une échelle, avoir un accident ..) mais ce n’est pas toujours le cas.


Les théories comportementales et cognitives se basent sur les concepts de conditionnement et d’apprentissage. L’expérience et l’apprentissage ont un rôle déterminant dans le déclanchement des phobies. La rapidité de l’association dans les phobies est très importante. Un évènement neutre se produit (un voyage en avion) en même temps qu’un évènement déclenchant une réaction physique désagréable voir effrayante (un syndrome grippal). Par la suite, la simple vue de l’évènement neutre suffira à déclencher la sensation de malaise alors que le l’autre évènement a bel et bien disparu.


Les évitements qui suivrons ces associations entrainerons le maintien de la phobie (exemple la personne évite de se retrouver dans ce contexte là et donc elle évitera les avions les voyages peut être même tout les environnement clôs…) développant et entretenant ensuite l’anxiété de s’y retrouver confronté.

Toutes les informations provenant du corps ou de l’environnement externe seront envisagées sous l’angle du drame. Ce raisonnement est involontaire et automatique


Facteurs de maintien possibles


Les phobies sont composées de 2 éléments : angoisse et les évitements (+ échappements)

Les évitements peuvent être partiels ou stricts .

Evitement et échappement constituent un renforcement négatif. C’est à dire qu’ils vont renforcer «rendre plus fort » le comportement.

Dans l ‘échappement et dans l’évitement le sujet cherche à ne pas se confronter à une situation désagréable.


Dans l’échappement vous êtes dans la situation désagréable, vous ressentez une émotion forte et cherchez à vous y soustraire par différents moyens (dont la fuite)

Les échappements répétés vont conduire à l’évitement. Vous allez apprendre, à force de vous échapper des situations, à vous tenir à l’écart.


En effet, à force d’échappements, vous allez chercher à éviter la situation pour ne plus y être confrontée. Vous allez donc anticiper et éviter de s’y trouver. On parlera alors d’évitement. Vous évitez la confrontation avec votre peur. Ce faisant, vous n’apprenez pas a gérer votre angoisse et entretenez l’idée que la peur est justifiée. La phobie perdure et s’amplifie alors.


Dans un cas comme dans l’autre, cela permet de diminuer l’anxiété a court terme mais renforce la peur à long terme. Et c'est bien le problème! Ces comportements donnent alors raison à l’idée que la situation, l’émotion, la pensée est dangereuse et qu’il faut à tout prix l’éviter. Le fait de sortir de la situation ou de l’éviter ne vous permet pas d’observer que après quelques minutes ou quelques heures, la peur diminue. Vous ne pouvez donc pas malheureusement associer la diminution de l’anxiété avec le stimulus phobogène et la peur ne peut don pas s’éteindre. Ceci débouche donc sur un cercle vicieux et le maintien du comportement qui pause problème


Certains bénéfices secondaires à la phobie peuvent aussi contribuer au maintien du comportement problème.


Facteurs précipitants


En général ce qui vous amène à consulter est lorsque la phobie est devenue envahissante ou alors qu’elle vous empêche de mener a bien des activités des projets ou vas à l’encontre de vos valeurs.

Par exemple, une phobie dont on s’accommodait bon grès mal grès, vas devenir envahissante ou handicapante lors d’un déménagement, d’un changement de poste, d’un changement familial personnel ou de l’arrivé d’un enfant.



La Prise en charge en Thérapie comportementale


Les thérapies comportementales et cognitives (TCC) constituent le premier choix de traitement en terme d’efficacité dans la guérison des phobies.


La TCC demande un investissement en terme de travail personnel. En effet la majorité du travail va être effectuée entre les séances via des taches à domicile. Ces tâches sont définies en amont avec votre thérapeute.


Il est donc important que vous puissiez vous engager dans votre thérapie. Votre motivation est fondamentale et vos objectifs de guérisons sont des lignes directrices qui guident la thérapie.


L’autoobservation


L’auto observation à l’aide de différents outils est un véritable recueil de donnée qui vas vous permettre de mieux vous connaître et d’appréhender votre trouble. Cet outil va aider à l’élaboration de la thérapie.


Le recueil de donnée vise à appréhender votre réaction phobique : vos pensées vos émotions, vos sensations, vos comportements, les contextes qui la déclenchent ceux qui l’apaisent ainsi que sa fréquence son intensité et ses répercussions.


Cette auto observation peut être couplée à des questionnaires d’évaluation.


Les expositions

l'exposition est la pierre angulaire de la TCC dans les phobies. La meilleure façon de surmonter une peur est de … l’affronter. : Exposition en imagination ou en réalité.

Au préalable vous établirez une liste hiérarchisée des situations redoutées avec le degré d’anxiété que cela génère.

Les expositions doivent être

  • Prolongée. Cette exposition doit au moins durer assez longtemps pour que l’anxiété retombe. Sinon cela fait un renforcement négatif (il est juste soulagé que cela s’arrête) ⇒ renforce la fuite.

  • Progressive : d’abord des stimulus faibles, puis des stimulus de plus en plus anxiogènes. Il s’agit de franchir les étapes comme on monte les marches d’escalier, une à une.

  • Répétée : une seule exposition ne suffit pas pour guérir (pour créer une phobie si !).

  • Complète : le patient doit être concentré sur ce qu’il fait et pas penser à autre chose (évitement). on reste dans la situation jusqu'à ce que l’anxiété baisse d’elle même Dans les expositions comportementales, l’exercice n’est terminé que lorsque l’anxiété à diminué d’au moins de moitié


Ceci est répété jusqu'à habituation c’est a dire que l’anxiété va peu a peu diminuer au fur et a mesure des confrontations jusqu'à s’éteindre. Cf article exposition.


La relaxation et la respiration


L’hypervigilence et l’activation quasi constante du système d’alarme nécessitent d’être prise en compte. La relaxation et un travail respiratoire sont souvent des premières étapes importantes pour apprendre à diminuer globalement le niveau de tension anxieuse.


La relaxation en thérapie est une méthode bien spécifique qui est encadrée et adaptée. La pratique doit être régulière pour pouvoir être efficace.


La régulation de la respiration : contrôle du rythme et de l’amplitude ventilatoire pour réguler l’hyperventilation. L’objectif sera de savoir respirer pour lutter contre l’hyperventilation ou l’apnée. En effet, la peur modifie la manière de respirer de manière involontaire. Souvent elle est même imperceptible surtout si les perturbations du rythme respiratoire restent discrètes. La peur accélère ou bloque la respiration souvent sans qu’on s’en rende compte. Lorsque la respiration modifiée par la peur alterne hyperventilation et apnée, les sensations qui en résultent peuvent être très nombreuses et suffire à déclencher des pensées de type scénario catastrophe.


Traitement médicamenteux ?

Selon les recommandations de la HAS, pas de traitement spécifique n’est recommandé en première intention

Les tranquillisants utilisés tels que les benzodiazépines ne doivent être utilisés que sur de courtes durées compte tenu de la dépendance physique et psychologique qu’elles entrainent.





PS: tous les outils proposés sur ce site sont des outils utilisés en thérapie. chaque professionnel possède les siens et qui peuvent donc différer de ceux que je vous propose. D'autre part, je vous invite vivement à les utiliser dans le cadre d'un accompagnement!

Les informations de cette page ne sont pas une invitation à l'autodiagnostic. Si vous vous reconnaissez dans cette page prenez rendez vous avec votre médecin

35 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout

Comments


Commenting has been turned off.
bottom of page