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Journée mondiale du suicide : Comment élaborer un plan de sécurité ?

  • lauredeficquelmont
  • 10 sept. 2022
  • 7 min de lecture

Dernière mise à jour : 29 sept. 2022



Le suicide en France en chiffre


Il y a environ 10000 suicides chaque année en France


Le suicide est la deuxième cause de mortalité chez les 15-24 ans et la première cause de mortalité chez les 25-34 ans.


10-15 % des TS aboutissent à un décès


Des facteurs de risques


  • Des troubles psychiatriques : les TCA et les troubles de l’humeur font partie des pathologies au plus fort taux de suicide

  • Des maladies physiques

  • Des étapes de vie, adolescence, jeune adulte, personnes âgées

  • Des facteurs psychosociaux : isolement, précarité…

  • Des évènements de vie : chômage deuil, harcèlement, agression…


Les mots du suicide


Les idées noires et les idées suicidaires Ce sont des idées selon lesquelles la mort ou le suicide sont envisagées comme des solutions à une situation de grande détresse perçue comme insurmontable. Elles peuvent durer de quelques minutes à plusieurs heures.


Les idées suicidaires ne sont pas forcément suivies de tentative de suicide ou de suicide.

Ces idées sont générées dans la continuité d’une détresse émotionnelle intense.

Des pensées négatives sont alors déclenchées automatiquement. Ces pensées sont dysfonctionnelles et baisent les perceptions de la personne. La réalité n’est entrevue qu’à travers leur filtre sombre.


La dépression, les troubles anxieux, les TCA, la psychose, le TOC… sont autant de pathologies qui peuvent participer à l’émergence d’idées noires.

Cependant elles peuvent aussi survenir sans aucun trouble psychopathologique sous-jacent.

Elles peuvent donc concerner tout à chacun.


Une tentative de suicide Acte avec l’intention de mourir mais qui n’engendre pas la mort

Elle est souvent précédée d’idées suicidaires


Le suicide est un acte auto-infligé avec intention de mourir avec issue fatale


La crise suicidaire Il s’agit d’une période durant laquelle les idées noires se font de plus en plus présentes et pouvant aboutir (mais pas toujours) à un passage à l’acte.

La crise suicidaire est état temporaire d’extrême vulnérabilité dans lequel les idées suicidaires vont s’intensifier progressivement jusqu’à ce que le suicide semble être la seule issue pour apaiser la souffrance. Il s’agit d’un état réversible dans lequel une aide appropriée peut permettre d’éviter le passage à l’acte.


Scarification et geste auto agressifs Comportements par lesquels la personne cherche à se faire du mal intentionnellement. Ces gestes peuvent laisser des marques sur le corps.



L’évaluation de l’urgence suicidaire


RUD : Risque (évaluer le risque) le degrés de l’urgence et la dangerosité potentielle du scénario.


1-urgence faible : la personne parle de suicide mais cherche des solutions à ses problèmes. Elle n’a pas de scénario précis.

To do : Appeler un professionnel, prendre un rdv avec un médecin et entourer la personne.

Contacter une ligne d’appel spécialisée telle que le 3114


2-urgence moyenne : la personne est isolée, elle envisage un scénario précis et demande de l’aide pour apaiser ses souffrances

Aller aux urgences psychiatriques sans attendre et contacter le médecin qui s’occupe du patient habituellement.


3-urgence élevée : personne très isolée, dans une détresse omniprésente. Son passage à l’acte est déterminé.

Faire intervenir directement les secours au domicile ou à l’endroit où se trouve la personne en état d’urgence.



Elaborer un plan de sécurité


La meilleure façon de contrer le passage à l’acte suicidaire est de mettre en place des stratégies dès que les premiers signes sont présents, avant d’être complètement envahis.


Les étapes du plan de sécurité

Il s’agit d’un plan pour faire face aux idées suicidaires

Son objectif est d’aider à traverser le pic de détresse qui peut amener à la mise en danger de la personne ; ce plan doit être simple, concret et utilisable facilement par la personne.

Ce plan peut être mis en œuvre dès lors que les idées noires ou suicidaires apparaissent. L’idée étant de l’élaborer en amont sur un support écrit pouvant être facilement transportable.

Attention néanmoins si le risque de passage à l’acte est imminent (idées suicidaires permanentes et /ou très actives, scénario précis, personne très isolée, accessibilité de produits ou d’objet dangereux…) aller aux urgences sera la meilleure chose à faire .


A force d’être utilisé ce plan de sécurité permet à la personne de mieux se connaître, de faire baisser la tension et de prendre soin de lui.


Ce plan de sécurité doit être réalisé en amont à un moment où le sujet se sent plutôt bien, sans idées suicidaires. Il est important d’utiliser les mots et le vocabulaire du patient.


Ces étapes sont progressives. Elles viennent enrichir la précédente lorsque celle ci n’a pas permis suffisamment d’apaiser la tension et : ou les idées suicidaires.


1- repérer les signes avant coureur : plus les signes sont précis adaptés à la personne et identifiables plus le plan de sécurité sera optimal et utilisé au bon moment.

2- mettre en place des stratégies d’apaisement en solo

3- mettre en place des stratégies d’apaisement sociales

4- lister les personnes ressources dans l’entourage à contacter

5- lister les professionnels de santé ressources à contacter

6- organiser un environnement sécurisé


1 - Repérer les signaux d’alarme


Certaines phrases peuvent mettre la puce à l’oreille. Il s’agit de toutes les phrases ou la personne exprime l’idée de disparaître ou donne le sentiment d’être un poids pour les autres.


« Je préfèrerai mourir ou disparaître »

« Ca serais mieux si j’existait pas »

« Je n’en peut plus »

« C’est trop dur »


Ces idées ne sont pas toujours aussi bien formulées ou claires !


D’autres aspects moins explicites peuvent être le signe d’idées noires tels que :

Une tristesse persistante , un isolement, un changement dans les habitudes et les activités, des résultats scolaires ou professionnels qui sont modifiés, un sommeil qui n’est plus réparateur, des plaintes somatiques multiples (douleurs …), un appétit qui est modifié. Des pensées et émotions comme de la tension, une irritabilité, une sensation de vide.


Poser des questions !


En plus de sonder l’émotion sous jacente et le comportement : comment te sens tu ? Que ressens tu ? J’ai remarqué que ceci avait changé par rapport à d’habitude, est ce que tu sais pourquoi ?


Vous pouvez poser directement la question sur les idées suicidaires ; poser une question ne vas pas pousser la personne à agir ; cela peux au contraire permettre de mettre un mot de désamorcer la situation et aussi d’évaluer quel est le degrés de l’urgence.


Penses tu à la mort ou a te supprimer ?

As tu envie de te faire du mal ?

As tu déjà essayé de recourir au suicide ?


L’idée ici va être de se mettre à l’écoute ; d’ouvrir l’échange sans pas chercher à faire changer la personne. On na va ni banaliser ni paniquer.

Une attitude ouverte va favoriser l’échange et d’envisager des solutions adaptées.


Ces signes avant coureurs sont personnels. Ils peuvent différer selon les personnes. Ils peuvent changer. Aussi le plan de sécurité devra être adapté.



2- Mettre en place des stratégies d’apaisement en solo


L’idée est de développer des stratégies pour faire baisser l’intensité de la crise suicidaire


Pour cette étape, la personne identifie ses stratégies adaptatives auxquelles elle pourra avoir recours de façon autonome afin d’exercer un plus grand contrôle sur ses idées suicidaires. Elle va ainsi prendre conscience que l’urgence suicidaire peut être gérée.

Ces stratégies doivent être personnalisées. Des activités qui permettent de se détendre, de se défouler, des activités à faire à l’extérieur et à l’intérieur, faisables en fonction des différents lieux fréquentés par la personne et des différents moment de la journée, des différentes saisons de l’année.


Des activités qui génèrent de la satisfaction et viennent renforcer le sentiment d ‘efficacité personnelle et de compétence de la personne

Des activités qui sollicitent les sens de manière agréable, une odeur, une image, une musique…

On va aussi chercher les phrases comme les leitmotiv ou le discours intérieur simple et compréhensible que la personne peut se dire pour apaiser ses ruminations. Les mots utilisés doivent être ceux de la personne ou des proverbes qu’il aime et qu’il connaît.


Les activités qui fonctionnent varient d’une personne a une autre ; le sujet doit pouvoir vraiment considérer ces activités comme suffisamment solides pour l’aider à faire baisser l’intensité d’une pensée suicidaire et lui permettre de traverser la crise.


Ces activités peuvent être hiérarchisées des plus simples à mettre en œuvre aux plus complexes afin d’avoir encore plus de précision.


3- Mettre en place des stratégies d’apaisement sociales


Dans cette étape il va s’agir d’aller vers les autres pour se changer les idées ; si les stratégies d’apaisement en autonomie ne sont pas suffisamment efficaces pour réduire l’intensité des pensées suicidaire il est nécessaire que cette option puisse être activée.

L’objectif est de disposer de contacts sociaux dans l’entourage avec lesquelles la personne se change facilement les idées.

Des lieux accessibles, des personnes disponibles ou les échanges sociaux sont faciles et permettent de se changer rapidement les idées.


Cette connexion à l’autre et ce sentiment d ‘appartenance est fondamental


Préciser les contacts éventuels, les lieux éventuels et leurs horaires d’ouverture, la disponibilité des personnes.



4- lister les personnes ressources dans l’entourage à contacter


Demander de l’aide à une personne de son entourage.

Ici l’idée est de pouvoir parler des idées suicidaires.

Pour des enfants ou des adolescents il est préférable que ces personnes soient des adultes.

Les personnes doivent être bien choisies en amont. Ce ne sont pas forcement celles qui vous aident à vous changer les idées. Ces personnes dans l’idéal doivent être informées du plan de secours.


La disponibilité de chacune ainsi que le contact téléphonique doit être noté.

Il est nécessaire d’avoir plusieurs personnes ressources (3 minimum) pour pallier à toute éventualité ; si besoin informer les personnes ressources de la liste des autres personnes si un passage de relais est envisagé.


5- lister les professionnels de santé ressources à contacter


A cette étape, lorsque les autres n’ont pas été suffisamment efficaces il sera alors nécessaire de se rapprocher d’un professionnel de santé.

Il est important de mettre par écrit tous les freins imaginés à contacter un professionnel pour mieux les contourner le moment venu.


Qu’est ce qui pourrais vous décourager d’appeler un professionnel ?

Comment pourriez vous voir la situation différemment ?


Quels sont les professionnels ou les structures de soin qu’il est possible de contacter en fonction des différents moments de la journée.

Mettre les noms par écrit, les coordonnées, les horaires d’ouvertures.


Les lignes d’écoute sont disponibles.


6- organiser un environnement sécurisé


Comment sécuriser un environnement ?


Dans le cas où la personne prévoit un suicide, il est fondamental d’identifier les moyens envisagés par la personne ainsi que leur accessibilité dans l’environnement.

Lorsque ces derniers sont accessibles on pourra avoir recours à des mesure de mises à distance ou sous clés des produits substances ou objets dangereux.



A savoir :


Ce plan de sécurité n’est pas une liste type. Il doit être personnalise et écrit avec les mots du sujet.

Il faut que la personne se sente capable de l’utiliser. L’original et conservé et plusieurs copies sont faites distribuées aux personnes ressources et mises dans différents endroits ou sur différents supports afin d’être en permanence accessible par le sujet.


De la même manière qu'on peut s’entrainer à une alerte incendie dans une entreprise ou à l’école on pourra aussi s’entrainer en dehors d’une période de crise à la mise en œuvre de ce plan d’action afin de valider et de vérifier sa faisabilité.



Numéros utiles :


En cas de danger grave et immédiat, appelez le SAMU (15), les pompiers (18), la police ou la gendarmerie (17).

Si vous avez du mal à entendre ou à parler, appelez ou envoyez un texto au 114, le numéro d’urgence dédié.


Le 3114, numéro national de prévention du suicide (7j/7 et 24h/24)

Allo-suicide 04 22 53 74 59 (7j/7 20h-23h)

SOS Suicide Phénix 01 40 44 46 45 (7j/7 13h-23h)

SOS help English 01 46 21 46 46 (7/7 3PM-11PM)

Suicide Ecoute 01 45 39 40 00 (7j/7 et 24h/24)


un support de guide à télécharger :


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