On estime qu’une personne sur 5 sera touchée un jour où l’autre par la dépression au cours de sa vie quelque soit son âge, sa situation sociale ou familiale. Bien qu’elle puisse atteindre tout le monde , la dépression est deux fois plus fréquente chez les femmes et la tranche des 18-45 ans est la plus vulnérable.
La dépression est une maladie qui peut être associées à d’autres pathologies psychiatriques
Selon les études, on la retrouve majoritairement associée à :
Phobie sociale (75%)
Troubles anxieux (60%)
Troubles de la personnalité (50%)
Vécue parfois comme étant quelque chose de honteux dont on serai coupable, la dépression est une véritable maladie. Ce n’est pas juste psychologique et la volonté, du sport ou un voyage ne suffisent pas à soigner cette maladie.
Le diagnostic de la dépression peut être difficile à poser car les troubles qui composent le tableau pris séparément sont des troubles fréquents et pas forcément spectaculaires. De plus, il existe des formes trompeuses qui peuvent accroitre la difficulté du diagnostic.
Les symptômes de la dépression
Les symptômes apparaissent simultanément et signent une rupture franche avec le comportement habituel. Ces changements sont durables (à minima depuis deux semaines) et portent atteinte à différents domaines de votre vie:
- Au niveau physique : des douleurs diffuses, des maux de tête, des douleurs de dos, de la fatigue, des troubles de l’appétit ou du sommeil, des troubles digestifs et sexuels une fatigue qui dure et s’accumule …parfois même la dépression s’exprime au préalable uniquement par tout un ensemble de plaintes physiques comme la fatigue les maux de tête, les maux de ventre…
- Au niveau émotionnel : une tristesse profonde et persistante, un sentiment de culpabilité importante, une angoisse qui s’accroit, une diminution du plaisir et de la joie, une très nette augmentation d’un trouble anxieux déjà existant ou le développement d’une anxiété qui n’existait pas auparavant (phobie sociale, agoraphobie…). On assiste parfois à une véritable anesthésie affective ou le sujet souffrant de dépression semble avoir une grande difficulté à ressentir les émotions.
- Au niveau comportemental : des difficultés à communiquer à se remémorer, un replis sur soi, un arrêt des activités qui étaient auparavant plaisante. Un agitation importante ou à l’inverse une diminution de l’activité. Parfois une grande agressivité et une impulsivité peuvent témoigner d’un état dépressif.
- Au niveau cognitif : des difficultés à se concentrer (la personne n’arrive plus à lire un livre, suivre un film ou une activité jusqu'à au bout), un pessimisme accru, des ruminations et des idées noires jusqu'à une véritable douleur morale. Une perception négative de soi, des autres et du futur qui peut se traduire dans le discours.
En cas d’association et de persistance de plusieurs de ces signes survenus de façon brutale rapprochez vous de votre médecin pour écarter une maladie organique et éventuellement une dépression.
Selon le DSM V un épisode dépressif caractérisé se définit par:
Au moins 5 symptômes suivants présents pendant une même période d’une durée de 2 semaines et représentant un changement par rapport au fonctionnement antérieur ; au moins un des symptômes est soit (1) une humeur dépressive, soit (2) une perte d’intérêt ou de plaisir.
(1) Humeur dépressive présente pratiquement toute la journée, presque tous les jours, signalée par le sujet (ex. : se sent vide ou triste ou désespéré) ou observée par les autres (ex. : pleure ou est au bord des larmes). NB : Éventuellement irritabilité chez l’enfant ou l’adolescent.
(2) Diminution marquée du plaisir pour toutes ou presque toutes les activités pratiquement toute la journée, presque tous les jours (signalée par le sujet ou observée par les autres).
(3) Perte ou gain de poids significatif en absence de régime (ex. : modification du poids corporel en 1 mois excédant 5 %) ou diminution ou augmentation de l’appétit presque tous les jours. NB : Chez l’enfant, prendre en compte l’absence de l’augmentation de poids attendue.
(4) Insomnie ou hypersomnie presque tous les jours.
(5) Agitation ou ralentissement psychomoteur presque tous les jours (constatés par les autres, non limités à un sentiment subjectif de fébrilité ou de ralentissement intérieur).
(6) Fatigue ou perte d’énergie presque tous les jours.
(7) Sentiment de dévalorisation ou de culpabilité excessive ou inappropriée (qui peut être délirante) presque tous les jours (pas seulement se faire grief ou se sentir coupable d’être malade).
(8) Diminution de l’aptitude à penser ou à se concentrer ou indécision presque tous les jours (signalée par le sujet ou observée par les autres).
(9) Pensées de mort récurrentes (pas seulement une peur de mourir), idées suicidaires récurrentes sans plan précis ou tentative de suicide ou plan précis pour se suicider.
Les symptômes génèrent une souffrance importante et /ou une altération du fonctionnement social, professionnel, ou dans d’autres domaines importants. Et ils ne sont pas dûs à l’effet physiologique d’une substance (médicament, alcool, drogues…) ou d’une autre affection médicale (hypothyroïdie …).
Si certains symptômes sont présents depuis plus de 2 ans, on parlera de troubles dépressifs persistants (dysthymie).
La dépression est une maladie universelle, très fréquente qui doit être prise en charge rapidement. L’origine de la dépression n’est pas connue précisément. L’hypothèse la plus souvent retenue est celle multifactorielle intégrant des composantes biologiques environnementales psychosociales et des vulnérabilités psychologiques propres à l’individu.
En raison du risque élevé de suicidalité et de sa fréquence la dépression est une maladie qu’il faut soigner et prendre en charge rapidement.
La dépression selon les âges
La dépression existe depuis très longtemps mais est étudiée de mieux en mieux depuis une trentaine d’année.
De nombreuses formes et variations ont pu être décrites depuis. Les dépressions diffèrent aussi selon l’âge des personnes malades.
Chez les enfants, un ralentissement du développement psychomoteur, des modifications de sommeil et d’alimentation, des maux physiques, une humeur triste, des comportements agressifs et la chute des résultats scolaires seront souvent retrouvées.
A l’adolescence, les troubles du sommeil et de l’alimentation, une grande dévalorisation, des maux physiques, un fléchissement scolaire, des conduites à risques ainsi que la diminution soudaine ou la perte des intérêts habituels et des activités sont souvent au premier plan.
Dans le post partum, associée à la chute des hormones la profonde tristesse associée à de nombreuses crises de larmes, une anxiété importante, un grand ressenti de culpabilité , le sentiment de ne pas pouvoir s’occuper de l’enfant et un épuisement extrême sont souvent mis en avant. On estime que 10-15% des femmes souffriraient de dépression du post partum.
Chez les personnes âgées en plus des symptômes usuels de la dépression, les plaintes physiques peuvent prendre le dessus et la dépression peux d’ailleurs être difficile a diagnostiquer lorsque les plaintes sont attribuées au vieillissement. Le taux de suicide est très élevé chez la personne âgée et il est donc particulièrement important de ne pas banaliser les plaintes somatiques des seniors.
Différentes formes de dépression
Différentes formes de dépression ont été décrites. Ces formes sont plus attribuables à des caractéristiques spécifiques de l’expression et de la survenue de la dépression.
On pourrait donc dire qu’il existe une dépression qui peut selon les personnes revêtir différentes caractéristiques rendant encore plus complexes son évaluation et son diagnostic.
La dépression masquée
Ce type de dépression se manifeste plus par des signes physiques évocateurs d’une maladie somatique conduisant souvent à un retard de prise en charge. Parfois la symptomatologie anxieuse est présente au premier plan avec de nombreuses plaintes douloureuses, musculaires, d’angoisses ou de phobies.
La dépression à caractère saisonnier ou trouble affectif saisonnier
Il s’agit d’épisode dépressifs « classiques » qui surviennent le plus fréquemment chaque année au changement de saison entre l’automne et l’hiver et qui s’améliorent à l’arrivée du printemps.
Il semblerait que dans cette forme de dépression la mélatonine soit perturbée générant un dérèglement des rythmes biologiques.
La dépression délirante ou mélancolie
Dépressions plus rares qui contiennent une composante délirante pouvant apparaitre au devant de la scène et masquer la dépression.
Lorsque la mélancolie est présente, la douleur morale et la tristesse semblent être à leur paroxysme. Le passage à l’acte suicidaire y est très important
La dépression souriante
Il s’agit d’une dépression qui ne se voit pas ; les symptômes sont bien ressentis par la personne qui en souffre mais ils sont masqués en public. Le malade paraît donc dans un état normal, conserve une activité habituelle et arbore un visage détendu et souriant. Parfois la personne n’a pas conscience qu’elle souffre de dépression et elle aura donc du mal a demander de l’aide.
La dépression agitée
Dans cette forme l’anxiété et l’agitation dominent le tableau. L’agitation physique est épuisante et totalement improductive.
la dépression hostile
Dans ces formes de dépression, la colère, l’énervement et l’irritabilité sont prédominants. Le malade est très irritable et les crises de colères et d’agressivité sont nombreuses, représentant un changement par rapport à l’état usuel du patient.
La prise en charge de la dépression
Soigner la dépression avec des médicaments
Il n’existe pas de modèle exclusif pour comprendre traiter et prévenir la dépression. Cependant, l’association antidépresseur et psychothérapie a démontré une efficacité dans le traitement de la maladie dépressive
Le traitement le plus employé est le traitement médicamenteux via des antidépresseurs. Ce traitement peut au départ associer d’autres médicaments (tel qu’un hypnotique) permettant un meilleur confort en début de traitement. Les médications associées sont en général arrêtées lorsque le traitement antidépresseur commence à être suffisamment efficace. Ils sont prescris à tous les patients présentant un état dépressif.
C’est quoi un antidépresseur ?
Un antidépresseur est une molécule chimique qui agit au niveau cérébral pour favoriser la transmission chimique des neurones.
Découverts dans les années 1960 ils se répartissent selon des classes chimiques différentes dont ils portent le nom.
La théorie du déséquilibre chimique n'est plus d'actualité de manière générale . Cependant ces traitements sont toujours prescrits et ont une efficacité relative chez certains patients . Il existe différentes forme de dépressions et certains patients sont bien répondeurs aux traitements . Ces derniers pouvant alors être salvateurs .
Aujourd’hui on assiste à de nombreuses idées reçues et préjugés sur les traitements antidépresseurs. Préjugés qui peuvent souvent empêcher ou retarder les consultations pour dépressions ou nuisent à la mise en place d’un traitement.
« Je ne veux pas être dépendant »
Contrairement aux anxiolytiques ou aux somnifères, la grande majorité des antidépresseurs ne créent pas de dépendance. De nombreux médicaments existent aujourd’hui. Certains étant plus sédatifs d’autres plus stimulants. Ces traitements doivent être prescris après évaluation des caractéristiques de votre dépression. C’est pour cela qu’une évaluation fine doit être faite afin de trouver le médicament qui vous correspond le mieux. A chacun son traitement donc. Et en cas de rechute un nouveau traitement vous sera peut être plus adapté ; il vas donc de soi que l’automédication est proscrite.
« J’ai peur des effets secondaires »
Les dernières générations d’antidépresseurs présentent une bien meilleure tolérance. Il est important de parler de cela avec votre médecin prescripteur. Certains effets secondaires peuvent être évités en amont comme par exemple les troubles digestifs en prenant le médicament au cours d’un repas. Il est important de pouvoir poser des questions :
- comment allez vous savoir que ces médicaments sont efficaces ?
- y ‘a t’il une heure, un moment préférable pour les prendre ?
- que devez vous faire en cas d’effet indésirable ?
- que devez vous faire si vous avez oublié de prendre ?
- combien de temps devrais je les prendre ?
En règle générale les traitements commencent (à faire effet au bout de 10 jours et jusqu'à 4 semaines. Il ne faut donc pas s’attendre à un effet magique dès la première semaine. De la même manière les quelques effets secondaire du début de traitement s’attenue après les premières semaines. Il est donc important de pouvoir échanger clairement avec votre patricien. Et il est très important de ne pas arrêter le traitement sans en parler avec son médecin, même si l’on se sent mieux. Un arrêt intempestif expose à un risque de rechute important : la durée du traitement est rarement inférieure à 4 mois.
« Je ne veut pas que ca change ma personnalité »
Le médicament ne va pas changer votre personnalité. Votre personnalité reste la même quoi qu’il se passe. En revanche la maladie de la dépression affecte considérablement vos comportements vos émotions et vos pensées.
« Je préfère juste une aide psychologique »
Dans bien des cas lorsque la dépression est avérée comme étant d’intensité modérée à élevée la seule aide psychologique ne sera pas forcément efficace. En revanche, engager un suivi thérapeutique en plus d’un traitement est fortement recommandé et augmentera les chances de rétablissement.
« Je préfère me soigner avec des médecines douces et des plantes»
En règle générale une bonne hygiène de vie globale sera bénéfique à tous quelque soit votre problème : alimentation suffisante et variée, activités en quantité modérée, relations sociales, lumière le matin plutôt que le soir, un respect du rythme circadien, des nuits de sommeil suffisantes, des temps de pauses et de loisirs ressourçant … Cette hygiène de vie est d’ailleurs abordée dans la dépression comme à réactiver et réinstaurer lorsqu’elle fait défaut. Cependant à l’heure actuelle aucune efficacité n’a été validée pour la prise de compléments sur la dépression. Certains pouvant même être nuisible. Quelque soit votre envie sachez demandez conseil. N’importe quelle prescription ou complémentation nécessite une réflexion personnalisée. Enfin il est important de noter que la dépression est une maladie. Maladie qui nécessite donc un diagnostic médical. Maladie qui est parfois une urgence vitale. Des essais personnels d’automédication pouvant être dangereux et retarder la guérison.
Le traitement de première intention reste donc la prescription des antidépresseurs.
Non traitée ou non suffisamment la dépression amène à des récidives qui s’accentuent au fur et à mesure laissant de moins en moins de temps d’intervalles libres entre les épisodes dépressifs.
Dans le cadre d’une dépression sévère, une hospitalisation pourra être envisagée afin de soigner au mieux la personne malade.
Soigner les dépressions résistantes via la sismothérapie
La sismothérapie ou électroconvulsivothérapie (ECT) est utilisé dans le traitement de la dépression sévère ou de la mélancolie profonde. Il s’agit même du meilleur traitement et le plus efficace pour certaines dépressions type syndrome de Cotard. Ils sont réalisés en milieu hospitalier sous surveillance médicale et sous anesthésie générale.
Les méthodes actuelles de rtms ou stimulation électromagnétiques cérébrale n’ont rien avoir avec les éléctronarcoses. Elles ne nécessitent pas d’anesthésie et ne sont pas toujours pratiquées en milieu médical. Ces méthodes pourraient être efficaces dans des maladies telles que la fibromyalgies et certaines dépressions. Cependant à l’heure actuelle les études existantes ne sont pas probantes.
Soigner la dépression avec l’aide des TCC
Souvent auxiliaires au traitement médicamenteux les TCC de la dépression se découpent selon les modalités cognitives et comportementales. Il n’y a rarement des thérapies uniquement cognitives de la dépression. En revanche il arrive fréquemment que les thérapies comportementales à elles seules soient très efficaces.
La mise en place d’une tcc s’attachera toujours à mettre en évidence :
les modifications générées par la maladie : les modifications émotionnelles, comportementales, cognitives, physiques
les facteurs précipitants de la maladie : quelles circonstances de vie ont précipité la dépression
les facteurs prédisposant : quel est le terrain qui a été propice au développement de la maladie
les facteurs d’entretien de la maladie : ce qui chez le sujet génère des cercles vicieux maintenant les symptômes en place
L’intensité de la symptomatologie dépressive pourra également être précisée et évaluée via des échelles et des questionnaires spécifiques.
Les thérapies comportementales de la dépression visent à s’attacher aux retentissements de la maladie sur le comportement du sujet. Elles réduisent les comportements d’inhibition de la dépression et peuvent se pratiquer chez un grand nombre de sujet souffrant de dépression même en phase aigue.
Elles se basent sur le principe que la motivation est l’action ; le réengagement progressif (en sous- étapes) dans des activités qui font sens pour les personnes souffrant de dépression va contribuer à renforcer l’estime de soi défaillante dûe à la maladie et permettre au sujet de reprendre la main sur son existence.
Des objectifs comportementaux précis seront définis conjointement avec le thérapeute visant à renforcer le malade, à le confronter dans la réalité à des prédictions et des anticipations et à réenclencher un cercle vertueux. Parfois des jeux de rôles ou des séances de répétitions en imaginations seront effectués afin de se préparer à agir.
Ces thérapies sont en général très structurées.
L’Activation comportementale est une méthode standardisée de traitement de la dépression. Certaines thérapies comportementales se basent sur cette méthode.
L’activation comportementale a fait l’objet de nombreuses études pour évaluer son efficacité. Plus d’une dizaine sont disponibles aujourd’hui, contrôlées randomisées et montrent une efficacité de l’activation comportementale dans la prise en charge de la dépression.
La thérapie cognitive de la dépression s’attache à travailler les pensées dysfonctionnelles qui sont négatives et pessimistes et concernent le malade lui même les autres et l’avenir. Ces pensées involontaires et spontanées négatives génèrent des émotions de peur, de culpabilité et de tristesse qui à leur tour déclenchent d’autres pensées déclenchant un cercle vicieux propre à la dépression. Ces pensées forment alors continuellement le discours intérieur du malade qui y adhère de manière importante.
Le postulat de la thérapie cognitive est que les pensées sont en étroite relation avec les émotions ressenties et les comportements immédiats. Aussi, un discours intérieur composé de pensées négatives et pessimismes sur soi même les autres et le monde génèrera une boucle d’émotions et de comportements maintenant la personne souffrant de dépression dans un cercle vicieux.
Ce système de pensées négatif qui pilote les états émotionnels et les comportements serait également un facteur de vulnérabilité à la dépression et à la rechute dépressive ;
La thérapie cognitive fait prendre conscience au patient souffrant de dépression de son discours intérieur avant de pouvoir ensuite œuvrer à se détacher de ces pensées. Selon les praticiens, l’idée ne sera pas forcément de supprimer ces pensées mais d’élargir le champs des possibles : que ces pensées puissent exister au milieu d’autres pensées de différentes nature.
Les ruminations maintiennent et aggravent les pensées négatives et ainsi la dépression. Elles peuvent porter sur différents sujets, souvent liées au trouble lui-même. L’impression d’être ralenti, fatigué, l’isolement social, la perte d’énergie et de motivation…
On pourra ainsi retrouver des pensées du type :
· « je ne suis pas à la hauteur
· « je suis nul »
· « je ne compte pour personne »
· « je n’y arriverai jamais »
· « c’est toujours ma faute »
· « de toute façon je n’y arriverai jamais »
· « personne peut me comprendre »
· « je suis quelqu’un de mauvais »
Restructuration cognitive, jeux de rôles, travail sur les biais cognitifs, travail sur les schémas pourrons donc être envisagés ici.
Il est important de noter que dans le cadre d’une dépression active la thérapie cognitive doit être associée à une thérapie comportementale. A l’inverse la thérapie comportementale peut s’effectuer seule en première intention.
Peut- on guérir de la dépression ?
Plus la dépression sera prise en charge tôt plus un traitement adapté sera mis en place plus le malade aura de chance de guérir. Il faut néanmoins prendre en compte les différentes formes de la dépression que nous avons vues plus haut mais également les comorbidités (pathologies psychiatriques, addictions et pathologies organiques qui s’ajoutent). L’environnement du sujet, sa génétique, son entourage, ses conditions et ses évènements de vie seront aussi à prendre en compte.
La dépression est une maladie dont on guéri mais qui nécessite une prise en charge au long cours, idéalement associant médicament et thérapie. Il peut exister des cas résiduels et la rechute n’est pas rare.
De la dépression au rétablissement
Rémission intervalles de temps (2 mois ou plus) sans symptômes
Rechute apparition d’un nouvel épisode de dépression après une longue période de rémission mais avant le rétablissement
Rétablissement : le patient n’est plus dans l’état dépressif depuis au moins 6 mois
Récidive le risque de récidive est très élevé il s’agir d’un nouvel épisode après rétablissement
La fréquence des récidives (nouvel épisode après rétablissement) est indispensable à prendre en compte dans la prise en charge de la dépression.
Une étude de de Maj en 1992 mettait en évidence 24 % de récidives à 6 mois, 37% à 1 an et jusqu’à 75% au bout de 5 années. La dépression récidivante est donc un risque majeur après un premier épisode dépressif.
Les TCC sont des bonnes indications dans la prise en charge de la rechute dépressive.
Identifier les vulnérabilités individuelles et disposer d’outils pour y faire face est un objectif clés des TCC permettant de réduire la probabilité des récidives.
Les facteurs de risques des récidives :
· Un mauvais suivi médicamenteux, avec un arrêt prématuré du traitement
· Le sexe féminin : les femmes rechute plus que les hommes
· La situation familiale : la solitude rend les individus plus vulnérable
· Des antécédents familiaux de dépression
· Un manque de structure social : chômage, difficultés d’emploi ou de logement
· Des évènements de vie : deuil, divorce, accouchement
· Un trouble psychiatrique, une dépendance ou un trouble de la personnalité associée
· Une association à d’autres pathologies organiques
· Des formes de dépression plus sujettes à la récurrence
Enfin, la poursuite d’un traitement antidépresseur et/ou d’un thymorégulateur pourra être envisagé comme préventif des rechutes et récidives chez un malade à risque.
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